Le Monde - Science et Médecine
20/04/16
« Soigner le stress post-traumatique »
Par Sandrine Cabut
C’est une étude de terrain sans précédent sur l’état de stress post-traumatique (ESPT) qui se lance dans une dizaine d’hôpitaux franciliens. Objectif : évaluer une thérapie innovante, associant une psychothérapie et un médicament – le propranolol –, chez des personnes souffrant de stress post-traumatique, principalement à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Le professeur Alain Brunet, directeur de recherche en psychotraumatologie à l’université McGill de Montréal (Canada), à l’origine de cette stratégie, et le professeur Bruno Millet (psychiatre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière), qui coordonne l’essai, espèrent recruter plus de 400 volontaires. Les grandes lignes du projet, baptisé Paris MEM, ont été présentées le 13 avril au Centre culturel canadien, à Paris.
Reviviscences répétées de l’événement traumatisant, avec flash-back et cauchemars ; stratégies d’évitement des situations et des lieux pouvant rappeler le traumatisme ; perte d’intérêt pour les activités auparavant appréciées ; état de tension permanent avec anxiété, insomnie… L’ESPT est un trouble très handicapant, qui peut se déclarer des mois voire des années après le traumatisme. Il est associé à un risque accru de dépression, suicide, addictions.
« Un trouble de la mémoire émotionnelle »
Si seule une minorité des individus exposés à des événements traumatisants développe ce syndrome, la proportion est plus élevée pour les traumatismes d’origine humaine et en particulier les attentats. Ainsi, 31 % des rescapés des attentats de Paris de 1995 ont souffert d’ESPT dans les trois ans…