Le Monde

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15/09/2016

« Épouses et combatives »
par Brice Pedroletti

« Ce sont quatre femmes, entre 35 et 45 ans. Elles ont semé dans le métro de Pékin les agents qui les surveillaient, utilisant « des trucs d’avocats ». Cela semble presque un jeu. Elles sont en robe d’été. L’une d’entre elles porte un bébé dans les bras.

Quand elles parlent de l’événement qui les a amenées à se connaître et à former, avec deux autres femmes absentes ce jour-là, un groupe soudé de six « épouses », leurs visages s’assombrissent. Le 9 juillet 2015, lors de l’opération d’envergure menée par la police contre les avocats, leur mari respectif a disparu.

L’« incident 7.0.9 », comme il est désigné, a marqué une escalade dans l’offensive contre ceux que Pékin dénonce sans vergogne comme des agents de l’étranger pour s’être attaqués aux méthodes brutales de l’appareil policier chinois.

Près de 300 personnes, en majorité des avocats, fer de lance du mouvement chinois des droits civiques, furent arrêtées, interrogées ou mises sous surveillance. Au fil des semaines, une quinzaine d’entre elles, dont plusieurs grandes figures du combat légaliste, resteront « disparues », avant que leurs proches ne se voient notifier, des mois plus tard, leur détention dans la ville de Tianjin, à une centaine de kilomètres à l’est de Pékin. Quatre ont été jugées début août, lors de procès surprises, où les condamnations furent lourdes, sans appel.

Inculpés pour « subversion »

Le pouvoir n’avait pas pris en compte ces épouses. Les quatre femmes que nous rencontrons s’attendent à ce que leurs maris, tous quatre avocats, soient jugés de la… »

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