Le Monde

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« La possibilité d’une école »
Par Benoît Floc’h

Il n’est pas banal qu’une maison d’édition ouvre une école. Et il peut en outre sembler paradoxal de le faire lorsqu’on est parents d’un enfant qui y a beaucoup souffert. Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani, qui dirigent la maison d’édition Actes Sud, à Arles (Bouches-du-Rhône), ont créé un établissement scolaire, allant de la maternelle au lycée. L’école du Domaine du possible doit montrer que le malheur d’apprendre éprouvé par leur fils Antoine, qui, à 18 ans en 2012, a mis fin à ses jours, n’est pas une fatalité. « Les enfants doivent, à l’issue de leurs apprentissages, avoir confiance en eux et être heureux », écrivent les deux éditeurs dans l’ouvrage qui présente l’initiative.

« Antoine fut un laissé-pour-compte. Il n’y avait pas de chemin pour lui » au sein de l’éducation nationale, explique Françoise Nyssen

Pour sa deuxième rentrée, l’école est dans ses murs. Après une première année passée au siège de la maison d’édition, à Arles, le Domaine du possible s’est installé à quelques kilomètres, à La Volpelière, dans un mas situé en pleine campagne. La vieille ferme familiale, dont Jean-Paul Capitani a fait don, est encore en travaux d’agrandissement et de rénovation. Mais cela n’empêche pas les 103 élèves, âgés de 3 à 16 ans, d’y débuter leur année scolaire.

« Cette école n’est pas un mausolée à la gloire d’Antoine, précise d’emblée son père. Notre fils possédait une intelligence singulière. Il a passé sa scolarité à se heurter à des obstacles. » Assise à côté de lui, à la grande table en bois qui occupe tout…

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